Chaque coureur est unique. Pourtant, il est possible de les regrouper en deux grandes catégories : les profils aériens et les profils terriens. Cette classification ne relève pas du hasard. En effet, elle a des conséquences très concrètes sur les forces musculaires sollicitées, les zones de fragilité, le type d’entraînement à privilégier, les matériaux à choisir pour les semelles orthopédiques, mais aussi les terrains sur lesquels courir.
Le concept de profil terrien ou aérien, initialement développé par l’équipe de Volodalen, a profondément transformé notre compréhension du mouvement en course à pied.
Par conséquent, en tant que podologue à Pau, j’intègre systématiquement cette analyse lors de la création de semelles orthopédiques sur mesure. L’objectif est clair : accompagner chaque coureur en respectant sa morphologie et son style de foulée.
1. Profil aérien ou terrien : comment les reconnaître ?
Il existe deux grandes manières de courir, selon la façon dont le corps interagit avec le sol. Ces deux styles sont généralement innés, bien qu’ils puissent évoluer avec l’expérience ou les pathologies.
Le coureur aérien
Le coureur aérien se caractérise par un temps de contact au sol très court et une foulée souvent légère et bondissante. Ce profil utilise avant tout la chaîne musculaire postérieure, c’est-à-dire les fessiers, les ischio-jambiers et les mollets. Ainsi, il exploite l’élasticité musculotendineuse pour rebondir efficacement à chaque foulée.
De plus, ce type de coureur présente souvent une attaque médio-pied ou avant-pied, ce qui lui permet de maintenir une cadence élevée et une grande légèreté de course.
Le coureur terrien
À l’inverse, le coureur terrien s’ancre davantage au sol. Sa foulée est généralement plus rase, avec un temps de contact plus long. Il utilise en priorité la chaîne antérieure, notamment les quadriceps. Ce mode de fonctionnement génère souvent plus de force horizontale que verticale.
Par conséquent, son appui est plus marqué au niveau du talon et il « pousse » le sol vers l’arrière, plutôt que de rebondir comme le ferait un profil aérien. Ce style de course est tout aussi efficace, mais il implique des contraintes biomécaniques différentes.
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2. Profil terrien ou aérien : quelles forces musculaires sont sollicitées ?
Selon le profil du coureur, certaines chaînes musculaires seront davantage mobilisées. Cela implique non seulement des différences dans la posture de course, mais aussi dans les zones de surcharge à surveiller.
Risques et faiblesses du profil aérien
Le profil aérien mise sur la vitesse de rebond et la capacité à restituer l’énergie emmagasinée. Cette efficacité peut cependant avoir un coût. En effet, les tendons, notamment le tendon d’Achille, sont particulièrement sollicités. De même, les ischio-jambiers et les muscles fessiers peuvent être soumis à des tensions excessives, en particulier lorsque la récupération est négligée.
Ainsi, on observe chez ces profils une fréquence accrue de tendinopathies, de douleurs plantaires sous les têtes métatarsiennes, ou encore de lésions musculaires postérieures.
Risques et faiblesses du profil terrien
Le profil terrien, quant à lui, repose sur des appuis plus longs et une propulsion plus “terrestre”. En conséquence, il sollicite intensément la chaîne musculaire antérieure : quadriceps, psoas, fléchisseurs de hanche. Cela augmente le risque de douleurs aux genoux (syndrome fémoro-patellaire), de tensions sur les hanches, ou encore de syndrome de l’essuie-glace.
De plus, une faible activation des muscles postérieurs peut entraîner un déséquilibre musculaire, qu’il est essentiel de corriger avec un travail adapté.
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3. Comment adapter l’entraînement à votre profil terrien ou aérien ?
La connaissance du profil moteur permet de personnaliser intelligemment l’entraînement, afin de renforcer les bons groupes musculaires tout en réduisant les risques.
Entraînement pour profils aériens
Pour ces coureurs, il est essentiel de protéger leur élasticité sans la surexploiter. Ainsi, le renforcement musculaire doit se concentrer sur les fessiers et les ischios, mais également sur le gainage postérieur pour sécuriser les appuis.
En parallèle, des exercices de relâchement musculaire, de proprioception, et une bonne hygiène de récupération sont indispensables. En effet, un excès de pliométrie ou de fractionné mal dosé peut rapidement conduire à une surcharge tendineuse.
Entraînement pour profils terriens
À l’opposé, les coureurs terriens ont intérêt à fluidifier leur foulée, en augmentant leur cadence et en réduisant l’impact articulaire. Le renforcement des muscles fessiers, des mollets et du tronc est souvent prioritaire, afin de rééquilibrer l’action des chaînes musculaires.
Par ailleurs, des exercices techniques ciblés (école de course, travail de rebond, foulée légère) peuvent favoriser une meilleure efficacité, tout en limitant les douleurs chroniques.
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4. Semelles orthopédiques : choisir les bons matériaux selon votre profil
En podologie du sport, la semelle orthopédique n’est pas qu’un outil correctif. Elle peut aussi devenir un véritable levier de performance, à condition d’être adaptée au profil du coureur.
Profils aériens : favoriser la dynamique
Chez ces coureurs, on recherche des matériaux réactifs et légers, capables de restituer l’énergie sans freiner la foulée. Les semelles doivent accompagner la propulsion naturelle sans alourdir le geste.
Ainsi, on privilégie :
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Des mousses dynamiques (EVA, matériaux à haut rebond)
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Un soutien plantaire modéré
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Des inserts fins sous les métatarsiens pour répartir les pressions
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Une structure globale souple et profilée
Profils terriens : sécuriser et amortir
Pour les profils terriens, il est souvent préférable de renforcer la stabilité, tout en apportant une absorption suffisante des chocs. En effet, les impacts prolongés et l’attaque talon génèrent des contraintes articulaires qu’il faut atténuer.
Les semelles sur mesure pourront donc intégrer :
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Des matériaux absorbants (PU, EVA ferme)
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Un soutien médio-pied bien défini
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Des talonnettes légèrement surélevées
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Un contrôle de la pronation ou du varus si nécessaire
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5. Quel terrain d’entraînement choisir selon son profil terrien ou aérien ?
Contrairement à certaines idées reçues, le type de sol influence la stabilité posturale selon le profil.
Sols adaptés au profil aérien
Les coureurs aériens, grâce à leur élasticité naturelle, sont plus stables et efficaces sur des surfaces dures et stables, qui leur offrent des repères proprioceptifs nets.
Terrains recommandés :
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Bitume (avec de bonnes chaussures amortissantes)
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Tartan ou piste dure
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Sols indoor techniques
Sols adaptés au profil terrien
Les coureurs terriens, plus “ancrés” au sol, gagnent en stabilité sur des surfaces plus souples, qui absorbent les chocs et limitent les contraintes articulaires.
Terrains recommandés :
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Pelouse, sous-bois, sentiers en terre
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Sable stabilisé
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Sols amortissants en salle
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6. Ce que dit la science sur les profils terrien et aérien : des données objectives pour mieux adapter l’approche podologique
Volodalen : les pionniers du profil terrien et aérien
Le concept de profil moteur naturel, aujourd’hui largement repris dans le domaine du sport et de la podologie, a été introduit par Volodalen, un centre de recherche et d’expertise . Leur équipe a mené un travail colossal d’observation et de formalisation sur le comportement moteur des sportifs, en identifiant deux grands types de profils : les terriens et les aériens.
Ce modèle repose sur l’analyse de cinq axes moteurs (verticalité, fréquence, amplitude, orientation du regard, type d’appui) pour comprendre comment chaque individu se déplace selon ses préférences naturelles. Contrairement à une approche normative, Volodalen valorise la diversité motrice et propose des outils concrets pour s’adapter au corps tel qu’il fonctionne réellement.
Leurs recherches ont permis de mieux adapter l’entraînement, la récupération, le choix des surfaces, mais aussi la conception des semelles orthopédiques personnalisées. Leur méthode est aujourd’hui une référence dans l’évaluation du coureur.
Pour explorer leur travail :
www.volodalen.com
Étude scientifique : l’impact des forces d’appui au sol sur le profil de course
Ces dernières années, plusieurs études ont mis en évidence que les coureurs ne mobilisent pas tous leur corps de la même façon pour se déplacer. C’est notamment ce qu’a démontré une équipe de chercheurs menée par Jean-Benoît Morin, expert reconnu en biomécanique de la course à pied.
Dans leur étude publiée en 2011 dans l’European Journal of Applied Physiology, les chercheurs ont observé que certains coureurs produisent davantage de force verticale (ils « bondissent » : profils dits aériens), tandis que d’autres génèrent plus de force horizontale (ils « poussent » au sol : profils dits terriens). Cette distinction, basée sur des mesures de force, de temps de contact au sol et de rendement énergétique, confirme ce que les professionnels de terrain constatent depuis longtemps.
Sources : Morin J-B., Samozino P., Zameziati K., Belli A. (2011).
Effects of altered stride frequency and ground contact time on running mechanics.
European Journal of Applied Physiology, 113(6), 1331–1342.
DOI : 10.1007/s00421-012-2553-z
L’étude met aussi en lumière un élément fondamental pour la podologie : le type de force générée a un impact direct sur les contraintes subies par les tissus (tendons, muscles, articulations). Ainsi :
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Un profil aérien mettra plus de stress sur les tendons (notamment d’Achille) et les chaînes postérieures.
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Un profil terrien, lui, sollicite plus les quadriceps et subit davantage de contraintes articulaires (genoux, hanches).
Ces données confirment la pertinence d’une approche individualisée en podologie du sport, qui ne se limite pas à “corriger” la posture, mais qui optimise la foulée, respecte la dynamique naturelle du coureur et prévient les blessures.
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7. L’approche podologique personnalisée à Pau
Dans mon cabinet de podologie à Pau, j’utilise des outils avancés comme :
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Tapis de course avec capteurs de pression
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Analyse vidéo de la foulée
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Tests de mobilité et de chaînes musculaires
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Questionnaire moteur et préférences naturelles
Grâce à cette évaluation complète, nous déterminons ensemble :
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Votre profil de course (terrien ou aérien)
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Les zones de renfort ou de libération sur les semelles
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Le type de matériau et d’amorti optimal
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Les exercices de rééquilibrage musculaire
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Les conseils de terrain et de chaussure
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Comprendre son profil terrien ou aérien pour mieux courir et durer
Que vous soyez profil terrien ou profil aérien, connaître votre fonctionnement biomécanique est bien plus qu’un simple diagnostic : c’est une opportunité pour optimiser vos performances, éviter les douleurs chroniques et prolonger votre pratique dans le temps.
Grâce aux travaux de Volodalen,et aux avancées scientifiques il est désormais possible d’adapter précisément les semelles orthopédiques, les exercices de renforcement musculaire, et même les surfaces d’entraînement à votre profil personnel.
En tant que podologue à Pau, je vous propose une approche sur mesure, fondée à la fois sur la science, l’expérience terrain et les outils les plus avancés comme les capteurs dynamiques et l’analyse vidéo. Les semelles orthopédiques que je conçois sont pensées pour respecter votre profil naturel tout en vous protégeant des surcharges.
Vous voulez savoir si vous êtes un coureur terrien ou aérien ?
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www.podologue-pau.com – Votre expert podologue du coureur à Pau.
Curieux ? Vous pouvez consulter mes articles Podologue enfant à Pau : Pourquoi et Quand Consulter ?